Accepter sa différence et son trouble psychique

La différence est une opportunité. De nombreuses études montrent que les entreprises qui favorisent la mixité hommes-femmes sont plus performantes. Je suis persuadé que c’est aussi le cas pour les organisations qui intègrent des personnes ayant des troubles psychiques, lorsque l’on parvient à collaborer efficacement ensemble.

Clément Baissat

Pour les personnes vivant avec un trouble psychique, le chemin de l’acceptation est souvent rempli de questionnements et de défis. Dans une société qui valorise l’idéal de la normalité, se reconnaître dans sa différence et accepter les particularités d’un trouble peut représenter un véritable acte de courage et d’affirmation. Accepter son trouble, c’est apprendre à vivre avec et intégrer cette facette de soi sans se laisser réduire par elle. Cet article explore les étapes vers l’acceptation de son trouble psychique, les contraintes rencontrées, ainsi que les perspectives de croissance personnelle qu’il est possible de cultiver pour vivre pleinement, sans compromis sur son bien-être.

Accepter sa différence : un acte essentiel pour le rétablissement

La première étape vers l’acceptation consiste souvent à reconnaître que le trouble psychique fait partie de soi, mais qu’il ne résume pas toute son identité. Cette distinction est cruciale pour éviter de se laisser submerger par la stigmatisation. En effet, accepter son trouble, que ce soit la dépression, la bipolarité ou les troubles anxieux, permet de trouver un équilibre entre ce que l’on vit et ce que l’on est. Les troubles psychiques ne sont pas des défauts de caractère, mais des états de santé qui influencent le quotidien sans effacer la richesse de l’individu.

D’après Santé Publique France, 1 personne sur 4 est concernée par un trouble psychique au cours de sa vie (source). Face à cette réalité, il devient impératif de normaliser le dialogue autour de ces troubles. En prenant conscience de la prévalence des troubles psychiques, on peut progressivement transformer la honte et la peur en compréhension et acceptation de soi.

Accepter sa différence implique aussi de prendre en compte ses limites et de les transformer en points de repère plutôt qu’en obstacles. Par exemple, une personne vivant avec un trouble de l’humeur peut ressentir une forte fatigue ou une difficulté à se concentrer lors de périodes plus difficiles. Plutôt que de se forcer à ignorer ces signaux, il est possible de les utiliser pour mieux anticiper les besoins et établir une routine qui respecte le rythme personnel. Ce processus de respect de soi-même est un pilier essentiel du rétablissement.

Comprendre les contraintes et relever les défis quotidiens

Vivre avec un trouble psychique, c’est composer avec des contraintes qui peuvent varier d’un jour à l’autre. Pour certains, cela signifie gérer des symptômes tels que des pensées envahissantes, des variations d’humeur, ou une anxiété accrue. Ces contraintes sont souvent perçues comme des faiblesses dans la société, mais elles peuvent devenir des forces lorsque l’on apprend à en faire des alliées.

Les troubles psychiques touchent une diversité de profils, et chaque type de trouble implique des défis spécifiques. Par exemple, une personne atteinte de trouble bipolaire peut alterner entre des périodes de grande énergie et des phases de dépression profonde, ce qui peut rendre difficile la stabilité dans la vie professionnelle et sociale. Une autre personne souffrant de troubles anxieux peut avoir du mal à faire face à des situations imprévues, ou encore à interagir avec des groupes importants, ce qui limite les options d’engagement.

Pour beaucoup, ces contraintes sont vécues comme des barrières, mais en devenant “expert” de son trouble, il est possible de mettre en place des stratégies de gestion. La psychoéducation, par exemple, aide à mieux comprendre son trouble, à identifier les déclencheurs et à adopter des comportements adaptés. Des ressources, comme celles offertes par Psycom, permettent d’explorer ces techniques et de devenir acteur de son bien-être.

Les étapes du rétablissement : un processus de croissance personnelle

Le rétablissement pour les personnes vivant avec un trouble psychique va bien au-delà de la simple gestion des symptômes. Il s’agit d’un processus d’évolution et d’adaptation qui permet de vivre une vie satisfaisante en intégrant son trouble comme une composante, et non comme une limitation. Dans ce contexte, le rétablissement est un parcours personnel qui inclut plusieurs étapes importantes : accepter la différence, se former sur son trouble, développer une routine bénéfique et maintenir une hygiène de vie qui favorise l’équilibre mental.

Les études montrent que des habitudes de vie telles que l’exercice physique, une alimentation équilibrée, et un sommeil régulier peuvent jouer un rôle essentiel dans la gestion des troubles psychiques (OMS). Ces pratiques, loin d’être anodines, contribuent à stabiliser l’humeur et à prévenir des rechutes en renforçant la résilience.

Le rétablissement est aussi un processus qui implique la construction d’une routine structurante. Un emploi du temps bien défini, des responsabilités et des projets apportent un cadre rassurant et permettent de se recentrer. Cela aide à réduire les symptômes d’anxiété et de dépression en focalisant l’attention sur des tâches concrètes et en établissant une stabilité quotidienne. Ce cadre est souvent crucial pour les personnes vulnérables, car il leur permet de construire une vie qui soit un espace de soutien et non un environnement qui intensifie leurs difficultés.

La meilleure décision que j’ai prise dans ma vie a été de réaliser que je devais prendre soin de mon hygiène de vie comme un sportif de haut niveau. J’ai accepté que j’avais besoin d’aide et de soutien, en particulier d’une équipe de soutien composée d’un psychiatre, d’un psychologue et d’un pair-aidant. C’est cela qui me permet de trouver la voie vers mon rétablissement.

Clément Baissat

Les principaux troubles psychiques : une diversité de réalités à comprendre et à accepter

Accepter pleinement son trouble, c’est d’abord bien le comprendre. Les troubles psychiques sont divers et nécessitent chacun des approches de rétablissement spécifiques. En voici une brève présentation :

  • Dépression : Affecte environ 20 % de la population au moins une fois dans la vie et se manifeste par une profonde tristesse, une perte de motivation et d’énergie.
  • Bipolarité : Ce trouble, qui touche environ 2-3 % de la population, se caractérise par des alternances d’épisodes maniaques et dépressifs.
  • Troubles anxieux : Touchent 22 % des personnes et regroupent des troubles tels que l’anxiété généralisée, les phobies, et le trouble de stress post-traumatique.
  • Troubles psychotiques : Comme la schizophrénie, qui concerne environ 1 % de la population et provoque des hallucinations ou des idées délirantes.
  • Troubles de la personnalité : Par exemple, le trouble borderline, qui se traduit par une instabilité émotionnelle intense.
  • Troubles de l’alimentation : Incluent l’anorexie, la boulimie, et d’autres comportements liés à des troubles émotionnels.
  • Troubles addictifs : Concernent des comportements de dépendance, comme l’alcoolisme, le tabagisme, ou les addictions aux jeux.

Se documenter sur les particularités de son trouble permet de démystifier certains aspects, d’identifier les stratégies adaptées, et d’amorcer une acceptation plus sereine.

Évoluer vers une meilleure version de soi-même : embrasser sa différence

Accepter son trouble psychique n’est pas uniquement un acte de résilience. C’est aussi l’opportunité d’évoluer et de se redécouvrir. En comprenant les spécificités de son trouble, en intégrant les contraintes, et en développant des stratégies d’adaptation, chacun peut vivre pleinement tout en embrassant sa différence.

L’acceptation permet de cultiver un sentiment de paix intérieure. C’est également un chemin vers l’amélioration de soi, car apprendre à s’écouter, à respecter ses propres limites et à prendre soin de soi sont des compétences de vie qui renforcent la confiance et l’estime de soi. Des ressources comme celles d’UNAFAM offrent des conseils précieux pour naviguer ce parcours d’acceptation et de croissance personnelle.

Embrasser sa différence pour se réinventer

Le chemin vers l’acceptation d’un trouble psychique peut être long et difficile, mais il offre la possibilité de transformer une situation vécue comme un obstacle en un atout de résilience et de force intérieure. En comprenant les spécificités de son trouble, en intégrant ses contraintes et en développant des stratégies adaptées, chacun peut apprendre à vivre en harmonie avec soi-même. Accepter sa différence permet non seulement de se libérer de la stigmatisation mais aussi de découvrir des ressources insoupçonnées.

Vous vivez avec un trouble psychique ou connaissez quelqu’un dans cette situation ? Partagez votre expérience et rejoignez la conversation sur nos réseaux sociaux.

C’est quoi les troubles psychiques ? Un aperçu des principaux types de troubles

On dit souvent qu’on n’est pas défini par notre trouble, et c’est vrai. Je suis avant tout Clément, pas « le bipolaire Clément ». Cependant, c’est aussi une partie de moi, c’est ce qui fait ma différence. C’est pourquoi je trouve important de bien connaître les différents troubles, pour s’aider soi-même ou aider les autres.

Clément Baissat

Les troubles psychiques touchent un grand nombre de personnes et représentent une réalité quotidienne complexe et diverse. Que ce soit la dépression, la bipolarité, ou les troubles anxieux, chaque trouble a ses spécificités et nécessite une compréhension propre. Les troubles psychiques, souvent invisibles, sont pourtant bien réels et peuvent profondément affecter la vie de ceux qui en souffrent. Cet article offre un aperçu des principaux troubles psychiques, afin de mieux comprendre leur impact et de promouvoir une meilleure connaissance, pour soi comme pour les autres.

Une première cause de mortalité chez les jeunes : l’importance de la sensibilisation

Les troubles psychiques sont devenus un enjeu de santé publique mondial. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les troubles psychiques sont la première cause de mortalité chez les jeunes adultes dans de nombreux pays (source). Environ 1 personne sur 4 sera touchée par un trouble psychique au cours de sa vie, ce qui en fait une problématique incontournable pour les individus et les sociétés.

Malgré leur prévalence, les troubles psychiques restent souvent entourés de tabous et de stigmatisation. Cette incompréhension peut conduire à des situations d’isolement et de discrimination pour ceux qui en sont affectés. C’est pourquoi il est essentiel de mieux comprendre ce que recouvrent ces troubles et de déstigmatiser le sujet pour encourager le dialogue et le soutien.

Les principaux types de troubles psychiques : un panorama des réalités

Les troubles psychiques sont divers et se manifestent de différentes manières. Voici un aperçu des principaux types de troubles et de leurs caractéristiques.

1. Troubles de l’humeur : dépression et bipolarité

  • Dépression : La dépression est l’un des troubles psychiques les plus répandus, touchant environ 20 % de la population au moins une fois dans leur vie. Elle se manifeste par une profonde tristesse, un manque d’énergie, une perte d’intérêt pour les activités et parfois des pensées suicidaires. Contrairement à une simple baisse de moral, la dépression est un trouble persistant qui nécessite une prise en charge appropriée. Pour en savoir plus sur la dépression, consultez l’OMS.
  • Bipolarité : Le trouble bipolaire concerne 2 à 3 % de la population et se caractérise par des variations extrêmes de l’humeur, alternant entre des phases de manie (épisodes d’euphorie et de grande énergie) et des phases de dépression. Cette alternance rend le quotidien des personnes bipolaires imprévisible, avec des périodes de forte activité suivies de périodes de repli. Le soutien thérapeutique et la stabilité sont essentiels pour gérer ce trouble. En savoir plus sur HopeStage.

2. Troubles anxieux : une réalité quotidienne pour 22 % de la population

Les troubles anxieux regroupent plusieurs conditions qui génèrent une anxiété intense et persistante, et touchent environ 22 % de la population. Ils incluent notamment :

  • Trouble d’anxiété généralisée (TAG) : Le TAG se manifeste par une inquiétude excessive et continue pour diverses situations de la vie quotidienne, même si elles sont sans danger apparent.
  • Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : Caractérisés par des pensées intrusives (obsessions) et des comportements répétitifs (compulsions) destinés à réduire l’anxiété.
  • Phobies : Les phobies sont des peurs intenses et irrationnelles d’objets, d’animaux, ou de situations spécifiques.
  • Trouble de stress post-traumatique (TSPT) : Le TSPT survient après un événement traumatisant et provoque des flashbacks, de l’anxiété, et un sentiment de danger persistant.

Pour beaucoup, ces troubles anxieux limitent les activités quotidiennes et nécessitent des approches thérapeutiques pour améliorer la qualité de vie. Santé Publique France propose des informations détaillées sur les stratégies de gestion de l’anxiété.

3. Troubles psychotiques : un rapport altéré avec la réalité

Les troubles psychotiques sont caractérisés par une altération de la perception de la réalité. Les symptômes incluent souvent des hallucinations, des idées délirantes, et des pensées désorganisées. Parmi les troubles psychotiques les plus connus, on trouve la :

  • Schizophrénie : Ce trouble touche environ 1 % de la population et se manifeste par des hallucinations (auditives, visuelles), des idées délirantes et des comportements désorganisés. La schizophrénie peut fortement perturber la vie quotidienne et nécessite un suivi médical adapté. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche de l’OMS sur la schizophrénie.

4. Troubles de la personnalité : une complexité relationnelle

Les troubles de la personnalité affectent les modes de pensée, les comportements, et les relations interpersonnelles. Parmi ces troubles, le trouble borderline est particulièrement présent dans les diagnostics :

  • Trouble de la personnalité borderline : Ce trouble se caractérise par une instabilité émotionnelle, une peur de l’abandon, et des comportements impulsifs. Les personnes atteintes de ce trouble oscillent souvent entre des émotions extrêmes, rendant leurs relations et leur quotidien difficiles à gérer. Le soutien psychologique est essentiel pour aider à stabiliser l’humeur et les interactions.

5. Troubles de l’alimentation : une relation altérée avec la nourriture

Les troubles de l’alimentation touchent principalement les adolescents et les jeunes adultes, et incluent des comportements alimentaires extrêmes qui peuvent gravement affecter la santé. Les deux troubles les plus connus sont :

  • Anorexie mentale : Caractérisée par une restriction alimentaire volontaire et une peur intense de prendre du poids. Ce trouble peut entraîner des complications physiques sévères.
  • Boulimie : Alternance entre des épisodes de consommation excessive de nourriture et des comportements compensatoires, tels que le vomissement. Ce trouble est également associé à des sentiments de honte et de culpabilité.

Les troubles de l’alimentation sont souvent liés à des problèmes d’image de soi et nécessitent un suivi médical et psychologique.

6. Troubles addictifs : dépendance et compulsions

Les troubles addictifs incluent les dépendances à des substances (comme l’alcool et les drogues) et des comportements compulsifs (comme les jeux d’argent ou les jeux vidéo). Ces dépendances entraînent souvent des conséquences sociales, professionnelles et sanitaires. Les troubles addictifs nécessitent un accompagnement pour aider les personnes à retrouver une stabilité de vie.

  • Alcoolisme : La dépendance à l’alcool est une des addictions les plus courantes et peut causer de graves troubles de santé.
  • Addiction aux jeux vidéo : Ce trouble de dépendance comportementale est reconnu pour son impact sur la vie sociale et personnelle, notamment chez les jeunes.

Un parcours vers la compréhension et l’acceptation

Comprendre les troubles psychiques est essentiel pour offrir un accompagnement adapté aux personnes concernées. Ce processus de compréhension et de démystification aide à réduire la stigmatisation et permet d’envisager le trouble comme une réalité médicale, qui peut être prise en charge et accompagnée.

De nombreuses associations, comme l’UNAFAM, travaillent à sensibiliser le public et à soutenir les familles et les personnes concernées. Elles fournissent des informations, des groupes de soutien, et des programmes d’aide pour accompagner le rétablissement et l’intégration sociale des personnes vivant avec des troubles psychiques.

Comprendre est la première étape pour aider une personne concernée. C’est aussi un devoir lorsqu’on est soi-même concerné. C’est pour cela que nous avons plein d’espoir, car comprendre c’est déjà faire un pas vers le rétablissement.

Clément Baissat

Connaître pour mieux comprendre et agir

Les troubles psychiques couvrent une vaste gamme de réalités, et chaque trouble a ses propres caractéristiques, défis et besoins d’accompagnement. Mieux les comprendre, c’est aussi mieux les accepter et intégrer les personnes concernées dans notre société. En développant cette connaissance, nous pouvons réduire la stigmatisation, offrir un soutien approprié, et construire des environnements bienveillants où chacun a la possibilité de s’épanouir.

Vous voulez en savoir plus sur les troubles psychiques ? Rejoignez nos réseaux sociaux, partagez vos questions et témoignages, et ensemble, contribuons à une société plus inclusive et informée.

Devenir expert de son trouble psychique : Un chemin vers l’autonomie et la résilience

Avoir un trouble psy, c’est comme vivre la vie en mode difficile. Cela demande de se dépasser pour transformer cette différence en force.

Clément Baissat

Vivre avec un trouble psychique implique souvent des défis quotidiens, mais cela ouvre aussi la voie à un processus d’apprentissage unique : devenir expert de son propre fonctionnement mental. En comprenant les spécificités de son trouble, en reconnaissant ses déclencheurs et en adoptant des stratégies adaptées, il est possible de mieux gérer les symptômes et de gagner en autonomie. Cette démarche, appelée psychoéducation, permet aux personnes concernées de développer une connaissance approfondie de leur trouble, transformant ainsi les défis en atouts pour construire une vie en équilibre. Dans cet article, nous explorons comment la psychoéducation peut aider chacun à devenir acteur de son bien-être et à avancer dans son parcours de rétablissement.

Comprendre la psychoéducation : un outil clé pour la maîtrise de soi

La psychoéducation est une démarche qui consiste à se familiariser avec son trouble psychique pour en comprendre les mécanismes, les symptômes, et les stratégies de gestion adaptées. En devenant expert de son trouble, on acquiert des outils pratiques pour anticiper et limiter l’impact des symptômes sur le quotidien. Ce processus éducatif est souvent accompagné par des professionnels, comme des psychologues ou des psychiatres, qui guident les personnes concernées dans l’apprentissage de leurs spécificités.

D’après Santé Publique France, environ 60 % des personnes vivant avec un trouble psychique estiment que la psychoéducation a amélioré leur qualité de vie en les aidant à mieux comprendre et gérer leurs symptômes (source). En effet, savoir reconnaître les signes avant-coureurs d’une crise d’anxiété, d’une phase de dépression ou d’un épisode maniaque permet de prendre des mesures préventives et de réduire l’intensité des symptômes.

Les programmes de psychoéducation abordent des aspects tels que la gestion du stress, les stratégies de relaxation, et l’identification des déclencheurs personnels. Cette connaissance renforce l’autonomie et permet d’adapter son mode de vie pour mieux répondre à ses besoins spécifiques. Devenir expert de son trouble, c’est faire de la gestion de soi une compétence au même titre que l’apprentissage de nouvelles habiletés.

Identifier les déclencheurs et comprendre ses cycles

Une des étapes fondamentales pour mieux vivre avec un trouble psychique est d’apprendre à identifier les déclencheurs et à comprendre ses cycles personnels. Les déclencheurs peuvent être variés : stress, manque de sommeil, événements personnels, surmenage, ou encore changements dans la routine. Savoir identifier ces éléments permet d’anticiper les moments de vulnérabilité et d’éviter les situations qui pourraient aggraver les symptômes.

Les troubles de l’humeur comme la dépression et la bipolarité, par exemple, suivent souvent des cycles spécifiques. En devenant expert de son trouble, une personne peut apprendre à repérer les signes d’une rechute et ajuster son comportement pour préserver son équilibre. La pleine conscience et les exercices de journalisation sont des outils souvent recommandés pour suivre les variations émotionnelles et mieux comprendre les schémas qui se dessinent.

UNAFAM propose des ateliers et des ressources pour aider les personnes concernées et leurs familles à comprendre les cycles de chaque trouble psychique et à développer des stratégies pour les gérer (source). Grâce à cette démarche, il est possible de transformer les situations de crise en moments de gestion proactive.

Développer des stratégies d’adaptation et des outils de résilience

La psychoéducation ne se limite pas à la compréhension du trouble : elle inclut également l’apprentissage de stratégies d’adaptation pour gérer les défis quotidiens. Ces stratégies peuvent être d’ordre émotionnel, comportemental ou cognitif, et leur mise en pratique permet de mieux gérer les pensées envahissantes, les émotions intenses, et les comportements impulsifs.

Voici quelques exemples de stratégies d’adaptation souvent intégrées dans les programmes de psychoéducation :

  1. Techniques de relaxation : Les exercices de respiration, la méditation, et la relaxation musculaire sont particulièrement efficaces pour réduire l’anxiété et améliorer la régulation émotionnelle.
  2. Techniques cognitives : Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) aident à identifier et à transformer les pensées négatives en pensées plus constructives, ce qui réduit l’impact des symptômes sur le quotidien. Selon Psycom, les TCC sont parmi les thérapies les plus efficaces pour traiter les troubles anxieux et les troubles de l’humeur (source).
  3. Établissement de routines : Mettre en place des routines structurées, avec des horaires de sommeil réguliers et des moments de pause planifiés, aide à stabiliser l’humeur et à prévenir l’épuisement.
  4. Gestion du stress : Des techniques comme la pleine conscience, le yoga ou la thérapie par l’art peuvent être des alliés précieux pour gérer les périodes de stress et retrouver un équilibre émotionnel.

Ces outils et techniques sont souvent mis en pratique au quotidien et permettent aux personnes de mieux naviguer les défis de la vie avec leur trouble psychique.

L’importance de “l’autosoin” : prendre soin de soi pour mieux vivre son trouble

Prendre soin de soi est un aspect essentiel de la gestion des troubles psychiques. En intégrant des pratiques d’autosoin dans son quotidien, on peut réduire les symptômes et améliorer son bien-être. L’autosoin inclut des aspects tels que l’alimentation équilibrée, l’exercice physique, et un sommeil réparateur.

Les recherches montrent que des habitudes de vie saines, comme une alimentation riche en nutriments et une activité physique régulière, peuvent améliorer la santé mentale et réduire les symptômes liés aux troubles psychiques (OMS). Par exemple, des études ont démontré que l’exercice régulier aide à réduire l’anxiété, à améliorer l’humeur, et à augmenter les niveaux d’énergie, même dans les périodes de difficulté.

L’autosoin comprend également des pratiques de reconnaissance de soi, comme s’accorder des moments de repos et savoir dire non aux situations qui génèrent du stress. Ces gestes simples aident à maintenir un équilibre et à éviter les rechutes, en gardant à l’esprit que la santé mentale doit être une priorité.

Devenir expert de mon trouble psy m’a permis de mieux me connaître. J’ai appris à exprimer mes émotions et à élaborer un plan d’action pour détecter mes phases et mieux les anticiper.

Clément Baissat

Construire un réseau de soutien pour renforcer la résilience

Devenir expert de son trouble signifie aussi savoir demander de l’aide et s’entourer d’un réseau de soutien. Les proches, les amis, les groupes de soutien et les professionnels de santé mentale jouent tous un rôle essentiel dans le parcours de rétablissement. En partageant ses expériences avec des personnes bienveillantes, on se sent moins seul et on bénéficie de conseils et de ressources précieuses pour mieux gérer son trouble.

Les associations comme Clubhouse France et France Dépression proposent des groupes de parole et des services de pair-aidance pour aider les personnes à trouver du soutien et des conseils pratiques pour leur quotidien (source, source). Ces espaces de dialogue offrent une compréhension mutuelle et permettent de partager des expériences, renforçant ainsi le sentiment de connexion et de solidarité.

Intégrer ses connaissances pour devenir autonome et résilient

Le but de la psychoéducation et de l’apprentissage de son trouble est de permettre à chacun de retrouver une autonomie dans la gestion de sa santé mentale. En intégrant les connaissances acquises, on peut se sentir plus en contrôle de sa vie et plus résilient face aux défis. Cette autonomie permet également de prendre des décisions éclairées, comme choisir un travail adapté, définir des limites claires, et se fixer des objectifs en phase avec ses capacités.

Devenir expert de son trouble psychique, c’est aussi embrasser une identité résiliente. C’est accepter que le chemin est parsemé de défis, mais que chaque étape de compréhension et de gestion renforce la capacité à faire face. Au lieu de subir le trouble, il devient possible de le vivre en tant qu’aspect intégré de soi, sans se laisser définir uniquement par lui.

Un chemin vers une meilleure connaissance de soi

La psychoéducation et la compréhension de son trouble psychique permettent de transformer les défis en opportunités de croissance personnelle. En devenant expert de son trouble, on acquiert des compétences et une résilience qui offrent une base solide pour naviguer les hauts et les bas de la vie. Ce parcours de connaissance de soi, de gestion et d’autosoin est un levier essentiel vers un rétablissement durable et une meilleure qualité de vie.

Vous êtes en parcours de rétablissement ou souhaitez partager vos stratégies pour mieux vivre avec un trouble psychique ? Rejoignez-nous sur nos réseaux sociaux pour échanger et découvrir des ressources qui soutiennent la résilience et l’autonomie de chacun.

Le rôle du travail dans le processus de rétablissement

Pour les personnes vivant avec un trouble psychique, le travail peut devenir bien plus qu’une simple source de revenus : il peut être une étape clé dans leur processus de rétablissement.

Clément Baissat, personne concernée

Alors que certains voient l’emploi comme un objectif lointain, d’autres trouvent dans leur activité professionnelle un moyen de renforcer leur estime de soi, de structurer leur quotidien, et de renouer avec un sens d’appartenance et de contribution. Mais comment le travail peut-il réellement soutenir le rétablissement ? Quels sont les bénéfices et les limites de cette approche ? Cet article explore les multiples rôles que le travail peut jouer dans le parcours de rétablissement et comment il peut devenir un levier vers une meilleure santé mentale.

Un cadre structurant qui contribue au rétablissement

Dans un contexte de rétablissement, le travail apporte un cadre structuré qui peut aider à stabiliser le quotidien et à gérer les fluctuations émotionnelles. Le fait de se rendre au travail, d’avoir des responsabilités, et de participer à des projets offre une routine qui est souvent bénéfique pour les personnes vulnérables. Cette régularité contribue à réduire les symptômes dépressifs et anxieux en focalisant l’attention sur des tâches concrètes et en établissant un rythme stable.

D’après Santé Publique France, environ 70 % des personnes vivant avec un trouble psychique et ayant un emploi estiment que le travail les aide à stabiliser leur humeur et à maintenir un équilibre émotionnel (source). Ce cadre de travail devient ainsi un soutien, permettant à chacun de donner un sens à ses journées et de trouver des repères dans une vie souvent marquée par des hauts et des bas.

Le travail peut également servir de levier pour reconstruire une image positive de soi. Avoir un emploi, participer à des projets, et se sentir utile aide à renforcer l’estime de soi, un élément central dans le processus de rétablissement.

Les bénéfices du travail dans le processus de rétablissement

Les avantages d’une activité professionnelle adaptée sont nombreux pour les personnes vivant avec un trouble psychique. Voici quelques-uns des principaux apports :

  1. Stabilisation émotionnelle : La routine quotidienne du travail aide à stabiliser les émotions. Avoir un emploi apporte une structure qui soutient la gestion des émotions et réduit les symptômes d’instabilité.
  2. Développement de compétences : Le travail est un espace d’apprentissage continu. En relevant des défis et en acquérant de nouvelles compétences, les personnes en rétablissement développent leur confiance en elles et prouvent leurs capacités, même face aux difficultés.
  3. Inclusion sociale : Travailler signifie faire partie d’une équipe, interagir avec des collègues et participer à un objectif commun. Cela réduit l’isolement et favorise l’inclusion sociale, élément essentiel pour maintenir un équilibre mental. Selon l’Observatoire national du handicap, environ 80 % des personnes en emploi estiment que le travail les aide à maintenir des liens sociaux et à mieux gérer leur santé mentale.
  4. Soutien professionnel : De plus en plus d’entreprises proposent des programmes d’aide aux employés (PAE), offrant des ressources telles que le soutien psychologique, des séances de coaching, et des aménagements de poste pour répondre aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap. Ces dispositifs, accessibles via la RQTH ou d’autres formes de reconnaissance, permettent d’alléger la charge mentale des employés et de leur offrir un environnement adapté.
  5. Sentiment de valorisation : Le travail renforce le sentiment de valeur personnelle. En contribuant activement à un projet ou à une entreprise, on peut ressentir une fierté et un sentiment d’accomplissement, ce qui contribue à la confiance en soi.

Les limites et les risques du travail dans un parcours de rétablissement

Bien que le travail puisse jouer un rôle clé dans le rétablissement, il comporte également des risques si les conditions de travail ne sont pas adaptées aux besoins spécifiques des personnes concernées. Le stress professionnel, les attentes élevées, et le manque de compréhension de la part des collègues ou des employeurs peuvent aggraver les symptômes et nuire à la santé mentale.

D’après l’OMS, environ 25 % des personnes vivant avec un trouble psychique rapportent que leur emploi a intensifié leur stress ou leur anxiété, en raison de la stigmatisation et du manque de soutien dans leur milieu de travail (source). Cette réalité met en lumière l’importance de sensibiliser les milieux de travail et d’adapter les conditions de travail pour offrir un environnement où chacun peut s’épanouir sans compromettre sa santé.

La stigmatisation autour des troubles psychiques reste un frein majeur en milieu professionnel. Certains hésitent à révéler leur condition par crainte de discrimination ou de malentendu, ce qui peut les priver de soutiens essentiels et les pousser à « tenir bon » malgré leurs difficultés. Pour limiter ces risques, il est crucial de promouvoir un climat d’ouverture et de soutien dans les entreprises, où les discussions sur la santé mentale sont encouragées et où des aménagements peuvent être proposés sans jugement.

Les aménagements nécessaires pour un travail épanouissant et adapté

Pour que le travail soutienne efficacement le processus de rétablissement, il doit être adapté aux besoins spécifiques de chaque personne. Voici quelques exemples d’adaptations possibles en fonction de la nature du trouble psychique et des exigences du poste :

  1. Horaires flexibles et pauses régulières : Des horaires ajustés peuvent aider les personnes à gérer leur énergie et leur concentration. Des pauses fréquentes réduisent la fatigue mentale et le risque d’épuisement.
  2. Télétravail : Travailler depuis chez soi offre parfois un environnement plus calme et moins stressant. Le télétravail est une option efficace pour préserver un équilibre mental tout en assurant ses responsabilités professionnelles.
  3. Accompagnement et soutien psychologique : Un programme d’aide aux employés (PAE) incluant un suivi psychologique est un atout précieux. Certaines entreprises proposent également des séances de coaching ou des groupes de parole pour encourager le bien-être mental.
  4. Aménagements spécifiques de poste : Des bureaux individuels, des outils ergonomiques ou des espaces de repos contribuent à un environnement de travail plus sain. Ces ajustements, souvent facilités par la RQTH, répondent aux besoins particuliers de chaque individu.

Des organisations comme UNAFAM et Psycom offrent des conseils et des formations pour aider les employeurs à mieux comprendre les besoins de leurs employés et à créer un environnement de travail plus inclusif (source, source).

Le travail, un moteur de rétablissement s’il est bien adapté

Le travail, lorsqu’il est exercé dans un environnement bienveillant et adapté, peut devenir un pilier fondamental du processus de rétablissement pour les personnes vivant avec un trouble psychique. Il apporte structure, sentiment d’accomplissement, et intégration sociale, contribuant ainsi à un équilibre mental et émotionnel.

Cependant, le travail ne doit jamais être une source de pression excessive. Pour qu’il soutienne réellement le rétablissement, il est essentiel que les entreprises instaurent des conditions de travail inclusives et offrent des aménagements adaptés. Avec des dispositifs comme la RQTH, des programmes d’aide, et des soutiens professionnels, il devient possible de trouver un équilibre entre vie professionnelle et santé mentale, permettant à chacun de s’épanouir sans compromettre son bien-être.

Vous vivez avec un trouble psychique ou connaissez quelqu’un dans cette situation ? Rejoignez-nous sur nos réseaux sociaux et partagez votre expérience !

Troubles psychiques au travail : Faut-il en parler, et comment ?

Parler de soi, dans l’environnement personnel ou professionnel, est un exercice complexe. Que dire, où commencer et où finir ? Comment rester authentique sans avoir l’impression de trop se dévoiler? La communication n’est pas une chose innée et il est souvent difficile de parvenir au juste équilibre. Ne serait-ce que parce que chaque interlocuteur est spécifique, avec son contexte et sa qualité d’écoute à lui.

Pourtant il paraît souvent opportun de se lancer, qu’il s’agisse d’affirmer son identité, d’exprimer des besoins ou de tisser des liens sains et sincères avec d’autres humains – qu’ils soient des amis, collègues ou managers. Mais lorsque la question devient celle de notre santé mentale et, dans certains cas, d’un trouble associé, le défi s’amplifie. Et d’autant plus dans un cadre professionnel, souvent jugé comme peu propice au registre émotionnel et valorisant la performance et la rationalité. Alors comment aborder sa fragilité au travail à bon escient sans risquer de remettre en cause sa légitimité ? 

Avant même de se poser la question du comment, il est essentiel de trouver ses réponses au pourquoi. Pourquoi choisir de parler de son trouble psychique – ou non – à son employeur et/ou à ses collègues ? Pourquoi prendre le risque de s’exposer quand celui-ci peut être source d’incompréhension ou, pire, de discrimination, encore trop souvent associé à un point faible alors qu’il peut être également une ressource ? Une fois que le pourquoi est pour soi clarifié, il s’agit ensuite de trouver les mots pour le dire – si on choisit d’en parler.

Oser parler quand le tabou fait obstacle 

Bien que la question de la santé mentale soit de plus en plus abordée dans l’espace public et médiatique, sans toujours une clarification des concepts, de nombreux travailleurs considèrent encore leur milieu professionnel comme un espace où il est difficile de parler de leurs problématiques personnelles. Parler de (sa) santé mentale au travail reste un véritable tabou qui fait peur. En cause : un manque d’information, d’outils et de sensibilisation adaptés — un défi auquel certains acteurs tentent de remédier comme Santé mentale France. Ce n’est d’ailleurs que récemment que la loi a rendu obligatoire la protection de la santé physique et mentale des travailleurs.

En France, chaque année, une personne sur cinq est touchée par un trouble psychique (source : croix-rouge), et près d’un salarié sur deux se déclare en détresse psychologique*. Parallèlement, les cas de dépression, les comportements addictifs et les burn-out continuent d’augmenter. Pourtant, combien de ces personnes osent vraiment aborder ces enjeux personnels sur leur lieu de travail ? Combien sont prêtes à expliquer les difficultés liées à leur concentration, motivation,  régulation émotionnelle ou autres comportements altérés ?

Dans le cadre des démarches liées à la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), il peut exister une forme de dialogue amorcé, car la reconnaissance administrative ouvre la voie à un cadre spécifique de soutien et d’accompagnement. Pour ceux qui ne bénéficient pas de la RQTH, l’absence de dispositifs adaptés rend encore plus difficile l’expression de leurs besoins ou de leurs difficultés. En l’absence de reconnaissance formelle, beaucoup de salariés se retrouvent dans une situation de silence ou de minimisation de leurs souffrances, faute d’un espace sécurisé où exprimer leurs préoccupations et leurs besoins.

Trouver les bonnes raisons d’en parler

Parce qu’ils peuvent avoir de lourds impacts sur notre travail quotidien, parler des troubles psychiques en entreprise ouvre la voie à des solutions concrètes et permet de mieux comprendre et gérer sa situation. Bien que de nombreux obstacles puissent freiner cette démarche, le dialogue est souvent la clé pour faciliter la mise en place de mesures adaptées en collaboration avec la médecine du travail. Ces ajustements peuvent aller de la modification des horaires à des outils ergonomiques, et ainsi alléger les difficultés liées au trouble. 

Parler de sa fragilité, ce n’est pas faire preuve de faiblesse, c’est au contraire se donner les moyens de sa performance. Vivre avec un trouble, c’est aussi apprendre à travailler avec, en trouvant les solutions qui nous conviennent. Lorsque l’on parvient à ajuster son environnement et ses méthodes de travail, on peut non seulement mieux gérer ses défis, mais aussi s’épanouir sur du long terme. 

Ceci étant dit, il est important de rappeler que certains environnements de travail sont plus ouverts et réceptifs à ces questions. Il est ainsi nécessaire de considérer chaque situation individuellement, en raison des tabous persistants et des réalités propres à certaines entreprises. Vivre avec un trouble de santé mentale implique de naviguer et de cheminer jusqu’à trouver le cadre adapté à soi.

Comment s’y prendre ?

Dans son ouvrage La vérité sur les troubles psychiques au travail, la sociologue Claire Le Roy Hatala souligne l’importance de la communication en entreprise pour réduire la stigmatisation. Elle précise que cette démarche doit être adaptée au contexte, en tenant compte des risques de sur-sensibilisation et des réactions négatives possibles dans certaines entreprises. Elle recommande d’en parler à des collègues ou à des supérieurs directs pour briser les stéréotypes et favoriser la relation. Elle conseille également de se concentrer sur les répercussions quotidiennes du trouble, plutôt que sur la maladie en elle-même, qui ne reflète pas pleinement la personne, et de proposer des solutions concrètes, en essayant de faire en sorte que cela se répercute le moins possible sur le travail des autres.

Le témoignage de Camille, juriste

Le travail est au centre de mes échanges avec ma psychiatre. Il n’y a pas une seule séance où je ne lui parle pas de mon travail, de l’anxiété qu’il génère chez moi et des outils que je tente de mettre en place pour trouver un équilibre entre ma vie personnelle et professionnelle. Ma psy sait ce que le travail représente pour moi et m’accompagne pour que je puisse m’y épanouir tout en me préservant. Un jour, elle m’a présenté la RQTH comme un outil potentiel pouvant me permettre de parler de mon trouble psychique à mon employeur et de me protéger via des aménagements dédiés. Je n’y ai pas eu recours mais cet échange m’a permis de reconsidérer le fait de pouvoir parler de ma fragilité à mon employeur à travers des solutions concrètes adaptées à mes difficultés.

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Peut on tout faire lorsque l’on a un trouble psychique ?

Beaucoup d’entrepreneurs et d’artistes à succès ont un trouble psychique. D’ailleurs, on dit qu’Hollywood est la ville des personnes bipolaires.

Clément Baissat, personne concernée

La question de savoir si une personne vivant avec un trouble psychique peut exercer n’importe quel métier touche à des enjeux complexes. Dans une société où l’accomplissement personnel et professionnel occupe une place centrale, l’idée de « pouvoir tout faire » représente une aspiration… mais aussi une pression. Pour ceux qui font face à des défis psychiques, cette question se pose encore plus intensément : comment trouver l’équilibre entre ses ambitions et ses limites personnelles ? Est-il réaliste de poursuivre toute carrière sans compromettre sa santé mentale ? Cet article explore cette question en examinant les opportunités, les contraintes et les aménagements possibles pour vivre pleinement son potentiel, sans mettre en péril son bien-être.

Évaluer les capacités et les besoins individuels

Avant de répondre à la question de savoir si une personne avec un trouble psychique peut « tout faire », il est important d’évaluer ses capacités et ses besoins spécifiques. En effet, chaque trouble psychique est unique, avec des manifestations, des symptômes et des degrés de sévérité variés. Certains troubles, comme les troubles anxieux ou les troubles de l’humeur, peuvent nécessiter des aménagements ponctuels, tandis que d’autres, comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire, requièrent des adaptations plus régulières et un soutien prolongé.

Santé Publique France estime que 23 % des personnes reconnues en situation de handicap en France vivent avec un trouble psychique (source). Cela démontre l’importance de l’intégration professionnelle pour ces personnes, ainsi que l’enjeu d’aménager le travail de manière adaptée. Trouver un emploi en adéquation avec ses compétences et ses aspirations, tout en respectant ses contraintes personnelles, est essentiel pour évoluer sereinement.

Statut de Winston Churchill – Personne concernée par la bipolarité

Les métiers et environnements adaptés aux personnes vivant avec un trouble psychique

Certaines activités professionnelles sont plus adaptées que d’autres pour gérer la santé mentale. Les métiers offrant une certaine flexibilité, des horaires adaptés ou un environnement calme et sans pression excessive sont souvent bénéfiques pour les personnes vivant avec des troubles psychiques. Voici quelques exemples de milieux professionnels qui peuvent être plus adaptés :

  1. Travail en milieu protégé : Les Établissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT) offrent un cadre aménagé pour les personnes en situation de handicap, avec un rythme adapté et des missions conçues pour préserver l’équilibre personnel. Pour en savoir plus, consultez ESAT sur Wikipédia.
  2. Travail autonome ou freelance : Travailler en indépendant peut offrir la liberté de fixer ses horaires et de choisir des missions selon son énergie et ses périodes de productivité. Cette autonomie peut permettre de gérer son emploi du temps en respectant ses besoins de repos et ses rythmes personnels.
  3. Environnements bienveillants et flexibles : Les entreprises inclusives, proposant des aménagements spécifiques, permettent aux employés de gérer leur travail en harmonie avec leur santé mentale. Certaines entreprises mettent en place des programmes de soutien, comme des séances de coaching, des consultations psychologiques et des ajustements de poste.
  4. Métiers créatifs ou artistiques : Pour certaines personnes, les métiers créatifs représentent un exutoire émotionnel et un espace d’expression. L’art, l’écriture ou la musique permettent de canaliser des émotions complexes tout en apportant une contribution unique et valorisée.

En combinant ces différents modes de travail, les personnes concernées peuvent explorer une diversité d’options professionnelles. Le défi majeur réside souvent dans la gestion du stress, la capacité à fixer des limites et la communication de ses besoins. Reconnaitre ses propres limites et exprimer ses besoins sont des étapes cruciales pour trouver le bon équilibre.

Les limites et les ajustements : Accepter ses contraintes pour avancer

Si l’idée de pouvoir « tout faire » est valorisée dans notre société, il est aussi important de reconnaître et d’accepter ses limites sans renoncer à ses ambitions. Vivre avec un trouble psychique impose parfois de réévaluer certaines aspirations et d’adapter son parcours professionnel en fonction de son bien-être.

Pour certains, cette adaptation peut signifier éviter des métiers à forte pression ou avec des horaires instables. Par exemple, des métiers dans la finance, les urgences médicales ou le travail de nuit peuvent ne pas convenir à ceux dont la santé se fragilise sous le stress intense ou la fatigue excessive. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les environnements de travail très stressants augmentent les risques de rechute et de détérioration de la santé mentale pour les personnes vulnérables (source).

L’acceptation de ses contraintes peut devenir une force. Elle permet de mieux orienter son parcours vers des secteurs plus alignés avec son bien-être. Ce n’est pas un abandon, mais un choix de s’orienter vers une voie qui respecte son rythme et sa santé mentale.

Les aménagements professionnels pour un travail équilibré

Grâce à des dispositifs comme la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé), il est possible d’obtenir des aménagements de poste qui facilitent le quotidien professionnel et permettent d’atteindre ses objectifs sans compromettre la santé mentale. Voici quelques aménagements souvent utiles :

  1. Horaires flexibles : Les horaires adaptables permettent aux personnes avec un trouble psychique de travailler aux moments où elles se sentent le mieux, un aménagement souvent accessible grâce à la RQTH.
  2. Télétravail : Le télétravail permet de travailler dans un environnement familier et apaisant. Pour éviter l’isolement, alterner avec des journées en espace de coworking peut être bénéfique.
  3. Pauses supplémentaires : Pouvoir prendre des pauses fréquentes aide à réguler son énergie et à maintenir la concentration.
  4. Accompagnement en entreprise : Les programmes d’aide aux employés (PAE) offrent des consultations psychologiques, du coaching, et des groupes de soutien pour favoriser un environnement de travail plus compréhensif.
  5. Sensibilisation des équipes : Sensibiliser les équipes et les managers aux troubles psychiques contribue à créer un environnement bienveillant. Des associations comme le Premiers Secours en Santé Mentale et l’UNAFAM offrent des formations pour aider les entreprises à mieux comprendre ces besoins.

Oui, on peut travailler, mais il est important de fixer des limites. On ne peut pas tout faire comme les autres ; il faut transformer notre bipolarité en une opportunité.

Clément Baissat, personne concernée

Un parcours professionnel unique, ajusté aux besoins de chacun

En définitive, la question de savoir si l’on peut « tout faire » avec un trouble psychique se résume à trouver un équilibre personnel entre ses forces et ses limitations. Il ne s’agit pas d’un choix binaire entre réussite et renoncement, mais de créer une trajectoire qui respecte son bien-être tout en répondant à ses aspirations.

Avec les aménagements appropriés, le soutien adéquat et une bonne connaissance de ses besoins, il est possible de se construire un parcours professionnel enrichissant. Les dispositifs comme la RQTH, les programmes d’aide aux employés et la sensibilisation accrue permettent aux personnes vivant avec un trouble psychique de concilier travail et santé. Chaque chemin est unique, et la clé est d’écouter ses besoins tout en recherchant un environnement professionnel bienveillant et respectueux.

Et vous, pensez-vous que l’on peut tout faire lorsque l’on a un trouble psychique ?

Milieu ordinaire et milieu protégé : quelle différence ?

Dans The Truman Show, le personnage de Truman (interprété par Jim Carrey, lui-même touché par la bipolarité) vit dans un monde soigneusement construit pour le protéger, une sorte de bulle de sécurité. Cependant, avec le temps, Truman commence à percevoir cette bulle comme une prison et se de) vit dans un monde soigneusement construit pour le protéger, une sorte de bulle de sécurité. Mais au fil du temps, Truman commence à ressentir cette bulle comme une prison, se demandant s’il peut exister en dehors de cet environnement ultra-protégé. Pour beaucoup, cette métaphore résonne : la sécurité et l’accompagnement offrent une forme de confort, mais elles peuvent aussi soulever des questions sur l’autonomie et l’épanouissement. Lorsque l’on vit avec un handicap ou un trouble psychique, choisir entre un milieu protégé et un milieu ordinaire revient souvent à interroger ces notions d’équilibre et de liberté. Comment trouver un juste milieu entre bien-être, accomplissement personnel et inclusion professionnelle ?

Cet article explore ces deux milieux de travail pour aider chacun à mieux comprendre les options qui s’offrent à eux, afin de choisir un emploi qui respecte leurs capacités tout en favorisant un épanouissement professionnel.

Milieu ordinaire : une intégration dans le monde du travail classique

Travailler dans un milieu ordinaire signifie intégrer un environnement de travail standard, que ce soit dans une entreprise privée, une administration publique ou une autre structure qui ne propose pas spécifiquement d’aménagements. Cependant, pour les personnes en situation de handicap, des dispositifs comme la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) permettent d’obtenir des adaptations : des aménagements de poste, des horaires flexibles, ou encore un accompagnement personnalisé. Ces mesures visent à réduire les obstacles et à créer un cadre de travail plus inclusif et équitable.

Par exemple, une personne souffrant de troubles anxieux pourrait, grâce à la RQTH, bénéficier de pauses supplémentaires ou d’un espace de travail plus calme. Ces adaptations rendent l’expérience professionnelle plus viable et permettent à chacun d’évoluer dans un environnement compétitif tout en bénéficiant d’un soutien. Pour en savoir plus sur les démarches pour obtenir la RQTH.

Cependant, le milieu ordinaire peut également être exigeant. La cadence de travail et les attentes peuvent être sources de stress, même avec des aménagements. Pour certains, la charge de travail et les interactions fréquentes avec les collègues peuvent devenir difficiles à gérer, malgré un cadre inclusif. C’est pourquoi il est important d’évaluer ses propres limites et besoins avant de s’engager dans un emploi en milieu ordinaire. Cette décision, loin d’être anodine, doit être un choix réfléchi dans un parcours de vie et de rétablissement.

Nous sommes tous capables de travailler ; il suffit simplement de trouver les conditions dans lesquelles nous pouvons nous épanouir.

Clement Baissat

Milieu protégé : un espace de soutien renforcé pour un travail adapté

Le milieu protégé, en revanche, se distingue par un accompagnement renforcé et un cadre de travail spécifiquement adapté aux personnes en situation de handicap, notamment celles vivant avec des troubles psychiques ou des limitations significatives. Les Établissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT), par exemple, sont des structures qui proposent des conditions de travail plus flexibles, des tâches adaptées, et un encadrement formé à accueillir des travailleurs ayant des besoins particuliers. Dans un tel cadre, l’objectif va au-delà du travail : il s’agit de faciliter une réinsertion progressive dans la vie professionnelle tout en respectant la santé mentale des personnes. Pour en savoir plus sur les ESAT, consultez le site des services publics.

Dans un ESAT, les travailleurs bénéficient d’un rythme de travail aménagé, d’un accompagnement social et de services de soutien. Par exemple, une personne atteinte de schizophrénie peut trouver dans ce milieu un espace où elle se sent soutenue, avec des tâches adaptées et un environnement moins stressant. Ce type de structure permet également une montée en compétences progressive, souvent accompagnée de formations ou de réorientations, tout en préservant un équilibre entre vie professionnelle et bien-être personnel.

Le milieu protégé offre aussi des opportunités de socialisation et de développement personnel. En travaillant aux côtés de personnes vivant des situations similaires, chacun peut trouver un soutien moral et un environnement où les particularités de la santé mentale sont comprises et respectées. C’est une réponse inclusive, visant à offrir un cadre professionnel aux personnes qui pourraient éprouver des difficultés dans un environnement de travail classique. Des associations telles que UNAFAM et Psycom offrent des conseils et un accompagnement pour ceux qui envisagent cette option.

Un cheminement personnel entre inclusion et soutien

Choisir entre un milieu ordinaire et un milieu protégé est une démarche personnelle, souvent guidée par la nature du handicap, les objectifs professionnels et le type de soutien nécessaire. Certains peuvent débuter en milieu protégé pour progressivement passer vers un emploi en milieu ordinaire, tandis que d’autres préfèrent rester dans un environnement où les besoins de santé sont prioritaires. Ce choix n’est pas figé et peut évoluer avec le temps et l’évolution de la situation personnelle.

Grâce aux dispositifs de soutien variés, il est possible de passer d’un milieu à l’autre en fonction des besoins et des aspirations. Les associations et les conseillers spécialisés, comme ceux de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), peuvent accompagner ce processus de transition en proposant des orientations et des conseils pratiques. Consultez le site de la MDPH pour en savoir plus sur les services offerts.

Ce cheminement s’inscrit dans un processus de rétablissement, où l’on avance étape par étape, en prenant en compte ses propres capacités et priorités. Il s’agit d’un choix actif, permettant à chacun de s’autoriser à choisir le cadre qui convient le mieux pour préserver sa santé mentale, tout en continuant à explorer les opportunités offertes par le monde professionnel.

Bâtir un monde professionnel où chacun peut s’épanouir

En définitive, que l’on choisisse un milieu ordinaire ou un milieu protégé, l’objectif reste identique : trouver un cadre de travail respectueux des besoins et des capacités de chacun. Ces choix de parcours ne doivent pas être perçus comme des limitations, mais plutôt comme des adaptations nécessaires pour bâtir une carrière durable et épanouissante.

Au-delà des choix individuels, c’est aussi une responsabilité collective. Nous devons tous œuvrer pour un monde professionnel inclusif, où chaque parcours est valorisé et où chaque personne peut trouver sa place. Grâce à des dispositifs comme la RQTH, aux structures adaptées et à une sensibilisation accrue, il est désormais possible de se construire un avenir professionnel équilibré, respectant à la fois les besoins individuels et les exigences de la santé mentale.

Et vous, avez-vous déjà fait un choix entre milieu ordinaire et milieu protégé ? Partagez votre expérience sur nos réseaux sociaux et rejoignez la conversation pour soutenir les autres dans leur parcours professionnel.

Réorientation professionnelle : comment rebondir après un diagnostic de trouble psychique ?

Reprendre les rênes de son parcours professionnel est souvent une étape clé vers un rétablissement durable.

Clément Baissat

Un diagnostic de trouble psychique bouleverse de nombreux aspects de la vie quotidienne, et pour beaucoup, la carrière professionnelle devient une question centrale. Selon une enquête de Santé Publique France, 43 % des personnes diagnostiquées avec un trouble psychique envisagent une réorientation professionnelle dans les deux ans suivant leur diagnostic. Mais comment rebondir après un tel bouleversement ? Quelles étapes et quelles ressources peuvent aider à envisager cette transition sereinement ?

Cet article explore les étapes clés d’une réorientation professionnelle après un diagnostic de trouble psychique, les bénéfices potentiels d’une nouvelle orientation, ainsi que les soutiens disponibles pour bâtir un avenir professionnel adapté et épanouissant.

Les défis de la réorientation professionnelle après un diagnostic

Recevoir un diagnostic de trouble psychique amène souvent à réévaluer ses priorités et ses aspirations professionnelles. Face aux stigmatisations et aux doutes, la réorientation peut être vue comme une opportunité de redéfinir son parcours, mais elle s’accompagne également d’inquiétudes. En France, plus de 30 % des personnes atteintes de troubles psychiques rapportent des difficultés à concilier leurs ambitions professionnelles avec les exigences de leur santé.

La première étape consiste à explorer les options de réorientation avec des professionnels qualifiés, comme des conseillers en orientation ou des coachs spécialisés en réinsertion. Ces experts sont en mesure d’offrir des conseils adaptés aux défis spécifiques liés aux troubles psychiques. Des associations telles que France Dépression offrent également des services de consultation et de soutien pour accompagner cette transition et aider les personnes à naviguer dans leur parcours de réorientation.

La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) : un atout pour la réorientation

L’un des premiers soutiens disponibles pour une réorientation réussie est la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). En obtenant ce statut, les personnes concernées peuvent bénéficier d’aménagements spécifiques, d’un accès prioritaire à certaines formations et d’aides financières. D’après l’Observatoire national du handicap, 75 % des travailleurs reconnus handicapés affirment que la RQTH a eu un impact positif sur leur parcours professionnel.

La RQTH est un levier précieux pour garantir que chaque étape de la réorientation se fasse dans un cadre sécurisé. Elle permet d’envisager des emplois avec des conditions de travail adaptées et d’accéder à des dispositifs d’accompagnement spécifiques pour les personnes en situation de handicap. Le site de Plein Espoir propose des informations détaillées sur les démarches pour obtenir la RQTH, ainsi que des conseils pour intégrer cette reconnaissance dans un projet de réorientation.

Évaluer ses compétences et redéfinir ses objectifs professionnels

La réorientation professionnelle passe souvent par une phase de réflexion personnelle pour évaluer ses compétences et ses aspirations. Après un diagnostic, il est parfois nécessaire de faire le point sur ses capacités et de redéfinir ses objectifs professionnels afin d’adapter son travail à son bien-être. Cette étape peut être facilitée par des bilans de compétences, proposés par des organismes comme France Travail et les Centres de Bilan de Compétences, qui aident les individus à identifier leurs forces et leurs domaines de développement.

Financés dans certains cas par la RQTH ou le Compte Personnel de Formation (CPF), ces bilans de compétences permettent de mettre en avant ses atouts et de tracer des pistes professionnelles en adéquation avec les besoins actuels. Psycom et HopeStage propose également des ressources pour explorer ces options et mieux comprendre comment ses compétences peuvent être adaptées à une nouvelle réalité professionnelle.

La formation continue : une opportunité pour se réinventer

La formation continue est un autre pilier clé pour réussir une réorientation après un diagnostic de trouble psychique. Pour ceux qui souhaitent acquérir de nouvelles compétences ou se diriger vers des secteurs plus adaptés à leurs besoins, les options de formation sont nombreuses. En France, 58 % des salariés reconnus handicapés choisissent de suivre une formation dans le cadre de leur reconversion, selon une étude de 2022 de l’Institut national de la statistique.

Grâce au Compte Personnel de Formation (CPF), chacun peut financer des parcours certifiants et qualifiants. Certaines formations, notamment celles en pair-aidance ou dans le domaine de la santé mentale, peuvent offrir un nouveau départ professionnel pour ceux qui souhaitent mettre leur vécu au service des autres. Des ressources pour ces formations sont disponibles sur les sites de La Maison Perchée et de France Dépression, qui accompagnent les personnes dans leurs choix et leurs démarches.

S’entourer d’un réseau de soutien pour mieux rebondir

La réorientation professionnelle peut représenter une épreuve émotionnelle. Il est donc essentiel de ne pas rester seul face aux défis qu’elle impose. S’entourer d’un réseau de soutien est primordial pour se sentir encouragé et valorisé tout au long du parcours de réorientation. Des associations comme UNAFAM et Clubhouse France proposent des groupes de soutien et des services de pair-aidance pour accompagner les personnes vivant avec un trouble psychique dans cette transition professionnelle.

Les groupes de soutien offrent des occasions précieuses pour partager ses expériences, recevoir des conseils concrets et renforcer sa résilience. Ces espaces d’échange permettent d’aborder chaque étape de la réorientation, de discuter des obstacles rencontrés et de célébrer les petites réussites.

La réorientation comme étape de rétablissement et de résilience

Pour de nombreuses personnes, la réorientation professionnelle est bien plus qu’un simple changement de poste. Elle devient une opportunité de se réinventer, de trouver une activité en adéquation avec ses valeurs et son bien-être. Ce parcours de réorientation est souvent un levier de rétablissement, permettant de se reconstruire tout en respectant ses nouveaux besoins.

D’après les retours d’un sondage de 2023, 83 % des personnes ayant entrepris une réorientation professionnelle après un diagnostic de trouble psychique affirment que ce changement a eu un impact positif sur leur qualité de vie et leur estime de soi. Pour ceux qui choisissent cette voie, la réorientation est un parcours parsemé de défis, mais aussi d’apprentissages et de satisfaction personnelle.

Réorienter sa carrière, c’est accepter que notre vie change et évolue différemment.

Clément Baissat

En conclusion, la réorientation professionnelle après un diagnostic de trouble psychique est une démarche exigeante, mais riche de possibilités. Elle permet de redéfinir ses aspirations, de se reconstruire, et d’envisager une carrière plus respectueuse de ses besoins. S’entourer des bonnes ressources et des soutiens adéquats est fondamental pour naviguer ce parcours avec confiance et sérénité.

Et vous, avez-vous déjà envisagé une réorientation ? Partagez votre expérience avec nous sur nos réseaux sociaux et rejoignez notre communauté de soutien.

La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) : un levier de rétablissement et d’inclusion au travail

En France, près de 12 millions de personnes vivent avec un trouble psychique (Source : Organisation Mondiale de la Santé). Parmi elles, un nombre croissant vit avec un handicap invisible. Pour les personnes concernées, le parcours professionnel peut représenter un défi, où se mêlent la nécessité d’une stabilité économique et le besoin d’aménagements spécifiques pour préserver leur santé mentale. La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), accordée par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), offre une réponse à cette réalité. Bien plus qu’un statut administratif, la RQTH est un outil de rétablissement, permettant à chaque personne concernée de bénéficier de droits, de protections et de soutiens adaptés.

Cet article explore les raisons pour lesquelles la RQTH est essentielle, les démarches pour l’obtenir, et les bénéfices qu’elle offre au quotidien pour celles et ceux qui souhaitent avancer sereinement dans leur vie professionnelle.

Obtenir la RQTH, c’est une carte joker qui permet d’avoir un atout supplémentaire en cas de besoin.

Clément Baissat, personne concernée

Pourquoi demander la RQTH ? Un levier pour le bien-être et les droits des salariés

La RQTH donne accès à des droits spécifiques, permettant aux personnes concernées d’obtenir des aménagements de poste pour adapter leur environnement de travail à leurs besoins. En France, les troubles psychiques représentent aujourd’hui 23 % des causes de handicap reconnu par la MDPH. Cela démontre l’importance de ce dispositif pour des milliers de travailleurs qui peuvent, grâce à la RQTH, concilier vie professionnelle et gestion de leur santé.

En offrant la possibilité d’aménager leur poste, de bénéficier d’horaires flexibles, ou d’avoir des temps de repos supplémentaires, la RQTH est une aide concrète. D’après une étude de Santé Publique France, 68 % des personnes vivant avec un trouble psychique affirment que des ajustements de poste ont amélioré leur bien-être au travail. Pour ces personnes, la RQTH permet d’accéder à ces aménagements de façon sécurisée, en protégeant leur droit à un environnement de travail adapté.

Les étapes pour obtenir la RQTH

Bien que la démarche puisse sembler administrative, obtenir la RQTH est relativement simple. Le processus passe par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) et consiste à préparer un dossier incluant des documents spécifiques. Voici les étapes pour faire la demande :

  1. Préparer les documents nécessaires : Un formulaire spécifique est à remplir, accompagné d’un certificat médical détaillant les effets du trouble sur la vie quotidienne et le travail. Psycom propose des guides pratiques pour préparer ce dossier et accompagner les demandeurs dans chaque étape.
  2. Rédiger une lettre expliquant les besoins : Cette lettre, ajoutée au dossier, permet de souligner les raisons de la demande de RQTH. Elle peut inclure les types d’aménagements souhaités ou l’intérêt d’un soutien spécifique au travail.
  3. Soumettre le dossier à la MDPH : Le dépôt du dossier se fait auprès de la MDPH de votre département, et le traitement peut prendre plusieurs mois. Une fois accordée, la RQTH est valide pour une durée définie, renouvelable.

Les démarches liées à la RQTH sont disponibles en ligne sur les sites de la MDPH, et des associations comme UNAFAM et Santé Mentale France offrent un accompagnement pour guider les personnes à chaque étape.

Les bénéfices concrets de la RQTH pour le parcours de rétablissement

Les bénéfices de la RQTH sont nombreux et souvent méconnus. Une étude de 2023 a révélé que 83 % des personnes reconnues travailleurs handicapés affirment que ce statut a amélioré leur qualité de vie au travail. Parmi les personnes vivant avec un trouble psychique, 64 % estiment que la RQTH leur a permis de réduire significativement le stress lié à leur emploi.

En donnant accès à des dispositifs de soutien psychologique au sein de l’entreprise, la RQTH permet de gérer plus sereinement les périodes de vulnérabilité. Les programmes d’aide aux employés (PAE) incluent souvent des consultations avec des psychologues, des coachs spécialisés, et des formations pour les managers, permettant ainsi d’instaurer un climat de travail bienveillant et inclusif. France Dépression et Psycom proposent également des ressources et des formations pour les employeurs souhaitant mieux intégrer et accompagner les travailleurs RQTH.

Protéger sa santé mentale et éviter les discriminations

La RQTH n’est pas seulement un outil d’aménagement, c’est aussi une protection contre les discriminations. D’après l’Observatoire national du handicap, près de 27 % des travailleurs handicapés déclarent avoir subi des discriminations liées à leur statut ou à leur état de santé. En obtenant la RQTH, les personnes concernées bénéficient de protections légales renforcées qui leur permettent de s’intégrer dans un environnement de travail plus inclusif et respectueux de leurs besoins.

La RQTH facilite également l’accès à des structures spécialisées pour l’insertion professionnelle, rendant possible une recherche d’emploi ou une réorientation professionnelle dans des conditions optimales. Des associations comme Santé Mentale France et UNAFAM soutiennent les personnes dans la gestion de ces situations et offrent des conseils pour mieux comprendre leurs droits et obligations.

Une démarche de reconnaissance, pour un parcours de rétablissement durable

Obtenir la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé est une démarche personnelle, mais elle est souvent perçue comme une source d’empowerment et d’indépendance. Pour ceux qui vivent avec un trouble psychique, cette reconnaissance ouvre un accès à des aménagements essentiels pour gérer le quotidien, renforcer l’estime de soi, et construire une carrière sans sacrifier leur santé mentale.

Comment prendre soin de notre santé mentale au travail ?

Le travail et la santé mentale sont deux notions clés de notre quotidien, essentielles pour chacun de nous mais parfois complexes à définir et à équilibrer. Lorsque l’on parle de travail ici, on ne se limite pas au salariat ; on inclut aussi le bénévolat, le travail indépendant, ou encore le soutien à un proche. En somme, travailler, c’est avant tout se mettre en mouvement, en activité. C’est trouver un moyen de contribuer à la société, de se réaliser, et de trouver un équilibre. La santé mentale, quant à elle, repose sur la recherche de cette harmonie entre les ressources dont on dispose dans la vie et les obstacles que l’on rencontre. Maintenir cet équilibre, particulièrement dans le contexte professionnel où les pressions peuvent être fortes, les règles et hiérarchies parfois obscures, et la séparation entre les enjeux personnels et professionnels, artificielle, est devenu un enjeu majeur.

Si le travail est souvent perçu comme une source de réalisation et de stabilité, il peut rapidement devenir un facteur de stress et de pression intense, menaçant ainsi de rompre cet équilibre fragile qu’est notre santé mentale. Préserver sa santé mentale au travail n’est donc plus seulement un choix, mais une nécessité pour chacun de nous, qu’il s’agisse de vivre avec un trouble psychique ou de faire face aux exigences croissantes du monde professionnel.

Mais alors comment faire en sorte que l’environnement professionnel reste un espace d’épanouissement ? Cet article propose des outils concrets pour que la santé mentale soit placée au cœur de nos vies professionnelles.

S’entraîner à reconnaître les signes de surcharge et adopter les bons réflexes

Les signes de la détérioration de notre santé mentale au travail peuvent être subtils et s’installer sans qu’on s’en aperçoive. Un manque d’énergie persistant, des sautes d’humeur, ou une baisse de motivation peuvent s’accumuler jusqu’à rendre notre quotidien difficilement supportable. Pour certaines personnes, la fatigue, parfois intense, ne disparaît pas après une nuit de sommeil ou un week-end de repos. Elle persiste et peut s’accompagner d’irritabilité ou de difficultés de concentration.

Ces premières alertes, assez courantes, ne doivent pas être ignorées ou minimisées. Elles doivent être considérées pour ce qu’elles sont : des signes avant-coureurs de notre épuisement professionnel. Il est donc essentiel pour chacun de nous de reconnaître ces changements, d’adopter les réflexes nécessaires pour se préserver et de savoir prendre du recul quand cela est nécessaire. Un regard attentif porté sur nous-même, quand nous en avons la capacité, peut nous aider à repérer les moments où le travail devient une source de souffrance plutôt que d’épanouissement, et à en parler rapidement autour de nous.

Tenter de mettre en place des routines pour protéger notre santé mentale

Instaurer une routine quotidienne peut nous aider à contrer les effets du stress en apportant un sentiment de contrôle sur notre environnement. Prendre des pauses régulières pour s’éloigner de l’écran ou des tâches en cours peut sembler anodin, mais ces moments de déconnexion sont précieux pour aider à réduire la pression et prendre du recul. Une simple marche, quelques exercices de respiration, ou une pause pour écouter de la musique calme peuvent, par exemple, contribuer à transformer notre ambiance de travail et diminuer les tensions et les émotions qui nous traversent.

Se fixer des limites claires entre vie professionnelle et personnelle est également un levier essentiel pour préserver notre santé mentale. S’accorder des moments où l’on ne consulte ni emails professionnels ni dossiers de travail est une manière de respecter sa vie privée et son bien-être. Cela implique de savoir fermer son ordinateur en fin de journée et de s’orienter vers des activités de loisirs et de détente. Ces pratiques contribuent à réduire l’anxiété et à empêcher que le travail n’envahisse notre sphère personnelle. Le droit à la déconnexion a, par ailleurs, été récemment reconnu par la Cour de Cassation et est à présent ouvertement consacré dans le Code du Travail.

Savoir mettre sa santé en priorité, c’est la base de la réussite dans le milieu professionnel. Sans ça, le risque de décrochage et de surmenage devient de plus en plus important.

Thibault – journaliste et personne concernée.

Organiser notre espace de travail pour réduire la tension

Un espace de travail bien organisé joue un rôle essentiel, souvent sous-estimé, dans notre bien-être mental. Des études montrent que l’environnement influe directement sur notre humeur et concentration. Par exemple, un bureau encombré, un éclairage inadéquat ou une mauvaise ergonomie peuvent rapidement devenir des sources de tension et des points de fixation. À l’inverse, un espace bien aménagé peut améliorer de façon significative notre état d’esprit.

Pour aménager un environnement de travail favorable à notre santé mentale, quelques gestes simples peuvent suffire : introduire des plantes, optimiser l’éclairage, et adapter le mobilier pour plus de confort. Ce soin apporté à l’espace “personnel” contribue à créer une atmosphère de travail sereine et propice à notre équilibre.

Apprendre à gérer notre stress au quotidien

Le stress est quasi inévitable dans le monde du travail, mais il peut être canalisé pour ne pas devenir une source de souffrance et d’empêchement. Apprendre à prioriser et à organiser ses tâches permet de réduire les risques d’accumulation et d’éviter le sentiment de submersion que l’on peut parfois ressentir face à l’urgence. Concrètement, cela implique de co-définir avec son manager des objectifs réalistes, de répartir les tâches dans le temps, et surtout de reconnaître ses limites en acceptant que tout ne peut pas être accompli instantanément.

Parmi d’autres, la méthode Pomodoro est une technique efficace de gestion du temps, qui consiste à travailler par intervalles de 25 minutes suivies de courtes pauses. Ce rythme aide à maintenir notre concentration tout en prévenant la fatigue mentale. Ces techniques permettent non seulement de maintenir un niveau d’activité constant, mais aussi de préserver un équilibre mental en évitant l’épuisement. Bien qu’il ne soit pas toujours facile de s’y tenir, ce type de méthode peut être inspirant pour structurer son temps de manière plus saine.

Nos relations sociales : un soutien essentiel au travail, tout comme chez nous !

S’isoler est parfois une bonne solution pour nous soulager de pressions sociales importantes, y compris au travail. Mais cela peut aussi aggraver la détérioration de notre santé mentale si ce recul n’est pas bien géré et s’il devient repli. Les interactions avec les collègues, même informelles, jouent un rôle précieux car elles nous apportent un soutien moral et une certaine forme de distanciation. Partager un café, échanger autour d’un projet, ou même discuter entre deux réunions sont autant d’occasions de tisser des liens et de renforcer notre réseau de soutien.

Ces moments informels nous aident à briser l’isolement, à partager des expériences, et à se sentir entouré dans un univers parfois compétitif et aux enjeux complexes. Rechercher des moments simples et de convivialité, participer à des activités de groupe, et établir des relations de confiance sont des pratiques essentielles pour se sentir intégré et soutenu. À chacun d’expérimenter les différents scénarios qui s’offrent à lui (activités en groupe ou en binôme avec un collègue, choix d’une salle plutôt qu’une autre, etc.).

Osons demander de l’aide… sans hésiter

Préserver notre santé mentale implique parfois d’apprendre à demander de l’aide et cela n’a rien à voir avec de la faiblesse, au contraire. C’est une démarche proactive et une preuve de responsabilité envers soi-même. Faire appel à un professionnel de santé mentale peut nous offrir un soutien précieux. Des consultations et des échanges avec les bons acteurs aident souvent à voir les situations sous un angle différent, à réduire les tensions accumulées, et à expérimenter des outils concrets pour mieux gérer nos défis quotidiens.

Des acteurs comme le Psycom, organisme public d’information sur la santé mentale ou le centre ressource de notre région (les « Crehpsy » – le Céapsy pour l’Île-de-France) peuvent nous aider à nous orienter dans notre recherche et trouver les acteurs adéquats à notre situation.

À noter : certaines entreprises mettent en place des programmes d’aide aux employés (PAE), incluant par exemple des consultations avec des professionnels de santé, des ateliers pratiques, et des formations pour les managers. Ce type de dispositifs instaure un climat de travail bienveillant et inclusif, et sont des ressources importantes pour les travailleurs, leur permettant de dialoguer et d’être accompagnés.

Notre santé mentale au cœur de notre vie professionnelle

Veiller à préserver notre santé mentale au travail n’est pas une tâche ponctuelle ; c’est un engagement quotidien, un équilibre à cultiver et à ajuster en permanence. En adoptant des gestes ou des outils pratiques, en créant un environnement propice à la concentration et à la sérénité, et en renforçant nos liens sociaux, il est en tout cas possible de favoriser un climat de sérénité dans notre cadre professionnel.

Chez Plein Espoir, nous croyons en un environnement de travail où chacun peut s’épanouir, et nous nous engageons à promouvoir des pratiques et des solutions qui mettent la santé mentale au centre des préoccupations. Au-delà des objectifs et des résultats, le bien-être des individus reste la clé d’un parcours professionnel durable et enrichissant.


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