
Le travail et la santé mentale sont deux notions clés de notre quotidien, essentielles pour chacun de nous mais parfois complexes à définir et à équilibrer. Lorsque l’on parle de travail ici, on ne se limite pas au salariat ; on inclut aussi le bénévolat, le travail indépendant, ou encore le soutien à un proche. En somme, travailler, c’est avant tout se mettre en mouvement, en activité. C'est trouver un moyen de contribuer à la société, de se réaliser, et de trouver un équilibre. La santé mentale, quant à elle, repose sur la recherche de cette harmonie entre les ressources dont on dispose dans la vie et les obstacles que l'on rencontre. Maintenir cet équilibre, particulièrement dans le contexte professionnel où les pressions peuvent être fortes, les règles et hiérarchies parfois obscures, et la séparation entre les enjeux personnels et professionnels, artificielle, est devenu un enjeu majeur.
Si le travail est souvent perçu comme une source de réalisation et de stabilité, il peut rapidement devenir un facteur de stress et de pression intense, menaçant ainsi de rompre cet équilibre fragile qu'est notre santé mentale. Préserver sa santé mentale au travail n’est donc plus seulement un choix, mais une nécessité pour chacun de nous, qu’il s’agisse de vivre avec un trouble psychique ou de faire face aux exigences croissantes du monde professionnel.
Mais alors comment faire en sorte que l’environnement professionnel reste un espace d’épanouissement ? Cet article propose des outils concrets pour que la santé mentale soit placée au cœur de nos vies professionnelles.
S’entraîner à reconnaître les signes de surcharge et adopter les bons réflexes
Les signes de la détérioration de notre santé mentale au travail peuvent être subtils et s’installer sans qu’on s’en aperçoive. Un manque d’énergie persistant, des sautes d’humeur, ou une baisse de motivation peuvent s’accumuler jusqu’à rendre notre quotidien difficilement supportable. Pour certaines personnes, la fatigue, parfois intense, ne disparaît pas après une nuit de sommeil ou un week-end de repos. Elle persiste et peut s’accompagner d’irritabilité ou de difficultés de concentration.
Ces premières alertes, assez courantes, ne doivent pas être ignorées ou minimisées. Elles doivent être considérées pour ce qu’elles sont : des signes avant-coureurs de notre épuisement professionnel. Il est donc essentiel pour chacun de nous de reconnaître ces changements, d’adopter les réflexes nécessaires pour se préserver et de savoir prendre du recul quand cela est nécessaire. Un regard attentif porté sur nous-même, quand nous en avons la capacité, peut nous aider à repérer les moments où le travail devient une source de souffrance plutôt que d’épanouissement, et à en parler rapidement autour de nous.

Tenter de mettre en place des routines pour protéger notre santé mentale
Instaurer une routine quotidienne peut nous aider à contrer les effets du stress en apportant un sentiment de contrôle sur notre environnement. Prendre des pauses régulières pour s’éloigner de l’écran ou des tâches en cours peut sembler anodin, mais ces moments de déconnexion sont précieux pour aider à réduire la pression et prendre du recul. Une simple marche, quelques exercices de respiration, ou une pause pour écouter de la musique calme peuvent, par exemple, contribuer à transformer notre ambiance de travail et diminuer les tensions et les émotions qui nous traversent.
Se fixer des limites claires entre vie professionnelle et personnelle est également un levier essentiel pour préserver notre santé mentale. S’accorder des moments où l’on ne consulte ni emails professionnels ni dossiers de travail est une manière de respecter sa vie privée et son bien-être. Cela implique de savoir fermer son ordinateur en fin de journée et de s’orienter vers des activités de loisirs et de détente. Ces pratiques contribuent à réduire l’anxiété et à empêcher que le travail n’envahisse notre sphère personnelle. Le droit à la déconnexion a, par ailleurs, été récemment reconnu par la Cour de Cassation et est à présent ouvertement consacré dans le Code du Travail.
Savoir mettre sa santé en priorité, c'est la base de la réussite dans le milieu professionnel. Sans ça, le risque de décrochage et de surmenage devient de plus en plus important.
Thibault - journaliste et personne concernée.
Organiser notre espace de travail pour réduire la tension
Un espace de travail bien organisé joue un rôle essentiel, souvent sous-estimé, dans notre bien-être mental. Des études montrent que l’environnement influe directement sur notre humeur et concentration. Par exemple, un bureau encombré, un éclairage inadéquat ou une mauvaise ergonomie peuvent rapidement devenir des sources de tension et des points de fixation. À l'inverse, un espace bien aménagé peut améliorer de façon significative notre état d’esprit.
Pour aménager un environnement de travail favorable à notre santé mentale, quelques gestes simples peuvent suffire : introduire des plantes, optimiser l’éclairage, et adapter le mobilier pour plus de confort. Ce soin apporté à l’espace “personnel” contribue à créer une atmosphère de travail sereine et propice à notre équilibre.
Apprendre à gérer notre stress au quotidien
Le stress est quasi inévitable dans le monde du travail, mais il peut être canalisé pour ne pas devenir une source de souffrance et d’empêchement. Apprendre à prioriser et à organiser ses tâches permet de réduire les risques d’accumulation et d’éviter le sentiment de submersion que l’on peut parfois ressentir face à l'urgence. Concrètement, cela implique de co-définir avec son manager des objectifs réalistes, de répartir les tâches dans le temps, et surtout de reconnaître ses limites en acceptant que tout ne peut pas être accompli instantanément.
Parmi d’autres, la méthode Pomodoro est une technique efficace de gestion du temps, qui consiste à travailler par intervalles de 25 minutes suivies de courtes pauses. Ce rythme aide à maintenir notre concentration tout en prévenant la fatigue mentale. Ces techniques permettent non seulement de maintenir un niveau d’activité constant, mais aussi de préserver un équilibre mental en évitant l’épuisement. Bien qu'il ne soit pas toujours facile de s’y tenir, ce type de méthode peut être inspirant pour structurer son temps de manière plus saine.

Nos relations sociales : un soutien essentiel au travail, tout comme chez nous !
S'isoler est parfois une bonne solution pour nous soulager de pressions sociales importantes, y compris au travail. Mais cela peut aussi aggraver la détérioration de notre santé mentale si ce recul n’est pas bien géré et s’il devient repli. Les interactions avec les collègues, même informelles, jouent un rôle précieux car elles nous apportent un soutien moral et une certaine forme de distanciation. Partager un café, échanger autour d'un projet, ou même discuter entre deux réunions sont autant d’occasions de tisser des liens et de renforcer notre réseau de soutien.
Ces moments informels nous aident à briser l’isolement, à partager des expériences, et à se sentir entouré dans un univers parfois compétitif et aux enjeux complexes. Rechercher des moments simples et de convivialité, participer à des activités de groupe, et établir des relations de confiance sont des pratiques essentielles pour se sentir intégré et soutenu. À chacun d’expérimenter les différents scénarios qui s’offrent à lui (activités en groupe ou en binôme avec un collègue, choix d’une salle plutôt qu’une autre, etc.).
Osons demander de l’aide... sans hésiter
Préserver notre santé mentale implique parfois d’apprendre à demander de l’aide et cela n'a rien à voir avec de la faiblesse, au contraire. C’est une démarche proactive et une preuve de responsabilité envers soi-même. Faire appel à un professionnel de santé mentale peut nous offrir un soutien précieux. Des consultations et des échanges avec les bons acteurs aident souvent à voir les situations sous un angle différent, à réduire les tensions accumulées, et à expérimenter des outils concrets pour mieux gérer nos défis quotidiens.
Des acteurs comme le Psycom, organisme public d’information sur la santé mentale ou le centre ressource de notre région (les "Crehpsy" - le Céapsy pour l’Île-de-France) peuvent nous aider à nous orienter dans notre recherche et trouver les acteurs adéquats à notre situation.
À noter : certaines entreprises mettent en place des programmes d’aide aux employés (PAE), incluant par exemple des consultations avec des professionnels de santé, des ateliers pratiques, et des formations pour les managers. Ce type de dispositifs instaure un climat de travail bienveillant et inclusif, et sont des ressources importantes pour les travailleurs, leur permettant de dialoguer et d’être accompagnés.
Notre santé mentale au cœur de notre vie professionnelle
Veiller à préserver notre santé mentale au travail n’est pas une tâche ponctuelle ; c’est un engagement quotidien, un équilibre à cultiver et à ajuster en permanence. En adoptant des gestes ou des outils pratiques, en créant un environnement propice à la concentration et à la sérénité, et en renforçant nos liens sociaux, il est en tout cas possible de favoriser un climat de sérénité dans notre cadre professionnel.
Chez Plein Espoir, nous croyons en un environnement de travail où chacun peut s’épanouir, et nous nous engageons à promouvoir des pratiques et des solutions qui mettent la santé mentale au centre des préoccupations. Au-delà des objectifs et des résultats, le bien-être des individus reste la clé d’un parcours professionnel durable et enrichissant.
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